La victoire n’a pas été tirée par les cheveux. Elle a été esquissée, puis s’est effacée, avant qu’un quinziste de passage ne lui donne un dernier coup de crayon pour permettre à sa nouvelle équipe de la signer.
Le match Palau – Saint Go, dimanche, a tenu toutes ses promesses. Les Ours blessés par une saison qui ne leur a guère souri avaient à cœur de redresser la tête. Sans pièces maîtresses, sans cadres titulaires confinés à l’infirmerie, le groupe dépêché s’est montré batailleur et motivé. « Cela montre que personne n’est indispensable, fera remarquer le président Alain Lagèze. L’effectif aligné était une équipe improbable, sans charnière. Mais elle a montré une réelle envie, elle a surtout affiché un gros collectif et les joueurs ont écouté les consignes ».
Pour sûr, le match a été disputé, le suspense entretenu. La joie finale des Saint-Gaudinois était indicible. La première mi-temps est à mettre au compte des Saint-Gaudinois, plus envieux et mieux rentrés dans la partie. Sur son aile, Guillaume Gorka concrétise deux essais exceptionnels dès les cinq premières minutes. Aux transformations, l’ami quinziste, Thibaud Marty, venu à la rescousse du XIII Saint-Gaudinois, réalise le sans-faute. Mieux, il ajoute lui-même un 3ème essai transformé puis une pénalité. Les Broncos catalans n’ont plus d’herbe sous les pieds. 0 à 20 à la pause, la messe est dite. Ce serait vendre trop tôt une peau de bronco.
La seconde mi-temps réveille la rivalité des Palauencs. Il n’y a pas de beau match, de réel exploit, sans adversité. Les Catalans se relancent, marquent dès la reprise, grignotent leur retard et reviennent à la 70ème minute à un score de parité, 22 partout. L’ours doute, tout fuit. Un coup de botte bien placé fera l’ultime et infime différence. A la 75ème minute, Thibaud Marty, encore lui, décroche un invraisemblable drop. Puis, à l’unisson, les Ours maintiennent leur cage harcelée par les dernières déferlantes catalanes. Le petit point pris fait la différence au score final. Sur un fil. Quel beau match ! « Que cela fait du bien, ajoutera Alain Lagèze. Quand le moral va, tout va. D’autant que c’est une semaine pleine de bonnes nouvelles… On a prouvé à tous que notre place n’est pas celle que nous occupons aujourd’hui… »
Il fallait les entendre rire, ces Ours repus de bonheur, dans le bus qui les ramenait dimanche soir à la caverne. Moult blondes cervoises n’ont pas étanché leur soif de chanter et les haltes nécessaires répétées n’ont montré qu’une chose : Les Saint-Gaudinois requinqués sont bien décidés à ne pas s’arrêter là.